Chère lectrice, cher lecteur,
Exceptionnellement, votre lettre d'aujourd'hui a été rédigée par le nutritionniste Julien Venesson.
Il fait paraître en ce moment en librairie un étonnant livre sur le
régime de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, intitulé « Le Régime
Paléo ». C'est une référence au régime qui fut celui de l'humanité
pendant des millions d'années à l'époque
paléolithique, avant le développement de l'agriculture il y a 10 000 ans.
Les recherches progressent rapidement sur cette époque qu'il est capital
de connaître. En effet, votre corps, et en particulier votre système
digestif, ne sont
pas adaptés au mode de vie et à l'alimentation moderne.
Ces 10 000 dernières années, qui nous paraissent si longues, sont en
fait très courtes par rapport à l'échelle de la création du Monde. Elles
sont en tout cas beaucoup trop courtes pour avoir permis une évolution
de nos organes.
Ce qui veut dire que nos organismes sont bien mieux
adaptés à l'alimentation de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs qu'à la diète moderne basée sur les céréales qui n'étaient pas cultivées à leur époque.
Cela explique que de nombreuses maladies (diabète, maladies cardiaques,
arthrose, ostéoporose, dépression) peuvent être maîtrisées en adaptant
une alimentation, et si possible même un mode de vie, paléo. D'autres
maladies, comme certains cancers, peuvent être prévenues par cette
alimentation.
Il s'agit là d'une des pistes les plus intéressantes de la recherche actuelle en santé naturelle.
C'est pourquoi je vous invite vivement à acheter ce nouveau livre de
Julien Venesson, en librairie ou en vous rendant sur le site de la
Fnac ou d'
Amazon (je ne touche pas de commission sur les ventes).
Bien à vous,
Jean-Marc Dupuis
L’homme est-il végétarien par nature ?
Je suis obligé de le reconnaître : le sujet du végétarisme est tellement
sensible que je préfère ne jamais aborder la question au cours d’un
débat.
Dès qu’un omnivore explique à un végétarien qu’il veut manger de la
viande, l’autre insinue qu’il n’est qu’un monstre sans empathie pour les
animaux. À l’inverse, lorsqu’un végétarien détaille son alimentation,
l’interlocuteur omnivore s’empresse de lui répondre sur un ton
dramatique que les carences le tueront dans un délai assez court. Mais,
sur ces dix dernières années, j’ai pu constater une réelle évolution des
mentalités. On peut maintenant lire sur certains sites Internet,
notamment crudivores, que l’être humain est végétarien par nature. Ce
point est intéressant car, s’il est juste, cela signifie que nous devons
tous devenir végétariens pour avoir une santé optimale. Mais si c'est
faux, cela veut dire qu’il y a des éléments absolument essentiels à
connaître pour vivre une alimentation végétarienne tout en préservant sa
santé.
L’enquête Campbell, un ouvrage majeur ?
Dans les milieux végétariens, on fait souvent référence à un livre publié en France sous le titre
Le Rapport Campbell, et
The China Study
aux États-Unis. Ce livre raconte le travail du Pr T. Colin Campbell, un
biochimiste américain qui a dirigé une étude sur l’alimentation et la
santé portant sur environ 6 500 Chinois de villes rurales dans les
années 80. Le message principal de son livre est le suivant : «
Ceux
qui mangent le plus de produits d’origine animale souffrent le plus de
maladies chroniques. En particulier, la viande et les produits laitiers
donnent le cancer. »
Le Pr Campbell est lui-même végétalien, c'est-à-dire qu'il ne mange ni
viande, ni poisson, ni aucun produit d'origine animale (œufs, miel,
produits laitiers).
Le Pr Campbell n’a jamais publié son étude détaillée dans une revue
scientifique. On n’en trouve qu’un petit résumé partiel [1]. Cela
signifie qu’il s’est soustrait à une analyse scientifique de son travail
en publiant un simple livre directement pour le grand public. La
démarche est financièrement beaucoup plus intéressante, mais elle est
peu utile pour le bien de l’humanité car, pour qu’une notion s’impose
dans le domaine de la nutrition, il faut avant tout qu’elle soit
reconnue par l’ensemble de la communauté scientifique.
Mais il est probable que s’il avait fait cette démarche, son étude
n’aurait jamais été publiée car elle présente un certain nombre de
points très critiquables :
- Le Pr Campbell affirme que plus les Chinois des villes rurales
mangent de protéines animales, plus leur risque de cancer est élevé.
Pourtant, les statistiques officielles du gouvernement chinois dans ces
villes montrent exactement l’inverse.
- Pour établir un tel lien entre protéines et cancer, le Pr Campbell
n’a pas regardé les apports alimentaires sur de nombreuses années, il a
regardé les niveaux de marqueurs sanguins qu’il considère associés à la
consommation de viande : taux de cuivre, niveau d’urée, niveau
d’œstradiol, niveau de prolactine, niveau de testostérone et taux de
SHBG. Pourtant, les études scientifiques n’indiquent pas que ces mesures
sont représentatives de la consommation de
viande [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10].
Comment l’expliquer ? C’est Campbell qui nous donne lui-même la réponse en 1999 dans une interview : «
Un
des défauts majeurs de l’analyse de cette étude provient de la
sélection de corrélations univariables (par exemple comparer uniquement
le lien entre la consommation de graisses et le risque de cancer du
sein) dans une très large base de données dans laquelle il y a forcément
des facteurs qui modifient à la hausse ou à la baisse la corrélation. [11] »
Autrement dit, le Pr Campbell lui-même reconnaît que son étude
établit des liens entre des variables qui n’ont peut-être rien à voir
entre elles. À titre d’exemple, des chercheurs américains ont publié
l’année dernière, sur une note d’humour, une étude démontrant que les
pays dans lesquels on consommait le plus de chocolat étaient aussi ceux
qui détenaient le plus de prix Nobel [12]. Mais on ne peut pas en
déduire pour autant que le chocolat fabrique les prix Nobel.
Qui est le descendant de l’Homme moderne ?
Les hominidés dont nous faisons partie se sont séparés des grands singes
il y a environ 9 millions d’années. Le primate le plus proche de
l’Homme est le chimpanzé (
Pan Paniscus, bonobo, et
Pan troglodytes,
chimpanzé commun). Forts de ce constat, de nombreux sites Internet
affirment haut et fort que nous sommes frugivores. Pour finir de
convaincre, ils présentent différents tableaux d’anatomie comparée entre
les carnivores, les herbivores, les singes et l’homme. On peut y lire
par exemple que la longueur de notre intestin ou que notre dentition
sont comparables à celles du singe, donc que nous devrions manger comme
lui, c’est-à-dire uniquement des légumes, des fruits et quelques noix.
Pourtant, lorsqu’on recherche des sources sérieuses de ces affirmations
dans les livres de science,
impossible d’en trouver les preuves ! En 1996, un groupe de chercheurs de l’
American Society of Mammalogists, la plus grande institution au monde dédiée à l’étude des mammifères, publie un livre consacré à l’étude du chimpanzé commun (
Pan troglodytes) [13]. On peut y lire à propos de la dentition de ces animaux : «
Les canines sont proéminentes, en particulier chez les mâles. »
Or les canines ont une fonction très précise : arracher la chair
animale. Les herbivores n’en possèdent pas. En fait, contrairement à une
idée reçue, le chimpanzé n’est pas végétalien, il est omnivore. Les
chercheurs expliquent que quand il vit librement dans la nature, le
chimpanzé «
consomme en moyenne 65 gr de viande par jour pour un adulte », principalement obtenue par la chasse (petits singes, termites) [14] [15].
Après notre séparation des grands singes il y a environ 9 millions
d’années, notre alimentation était donc déjà omnivore, mais n’incluait
que de faibles quantités de produits animaux. Au fil du temps, notre
alimentation est devenue plus carnée, pour des raisons d’adaptation
évidentes : lorsque nous avons commencé à nous éloigner de l’Afrique et
de son climat favorable, nous avons consommé des quantités de produits
animaux de plus en plus importantes, en particulier pendant l’hiver où
la disponibilité des végétaux est faible vers le nord. Cette quantité a
atteint des extrêmes à certains endroits du globe comme dans les terres
les plus nordiques, ainsi qu’en témoigne l’alimentation des Eskimos
Inuits traditionnels composée à plus de 90 % de produits animaux. Grâce à
des travaux publiés en 2003 par une équipe de chercheurs sud-africains,
on estime que cette augmentation de la consommation de viande a débuté
il y a environ 2,5 millions d’années. Les chercheurs décrivent cet
ancêtre comme «
hautement opportuniste » et «
adaptable dans ses habitudes alimentaires »
[16]. À la même époque et au même endroit apparaissaient les premiers
outils en pierre [17], utilisés pour désosser et découper les carcasses
animales [18]. Des outils similaires ont été retrouvés en Géorgie et au
nord de la Chine [19] [20]. Mais bien qu’on sache maintenant avec
certitude que la consommation de produits animaux est allée croissant au
cours de notre histoire, la technologie actuelle ne nous permet pas de
déterminer avec précision quelle proportion de l’alimentation
représentaient les produits carnés.
Pourquoi l’homme est omnivore
L’adaptation de l’homme aux produits animaux peut aussi être révélée par les données de la génétique et de la biochimie :
- L’homme est dépendant des apports en acides gras oméga-3 à
chaînes longues (EPA et DHA) qu’on ne retrouve que dans les graisses
animales. Le DHA, en particulier, est vital pour le bon développement du
cerveau de l’enfant pendant la grossesse et pour la santé de ses yeux.
L’être humain est capable de synthétiser l’EPA et le DHA à partir de
l’ALA, un autre oméga-3 à chaîne plus courte présent dans les végétaux,
mais uniquement en quantité infime (autour de 5 %) [21] [22]. Ce point
nous est commun avec les animaux carnivores comme les félins [23].
- L’être humain ne produit que de petites quantités de taurine, un
acide aminé dit « semi-essentiel » [24] [25], abondant dans tous les
produits animaux. Sur ce point nous sommes véritablement « omnivore » :
alors que les herbivores n’ont pas besoin d’apports alimentaires, les
carnivores comme les félins en dépendent exclusivement [26] [27]. Les
études menées sur des populations végétaliennes révèlent des niveaux de
taurine anormalement bas [28] [29] qui pourraient accélérer le
vieillissement, impacter le système cardiovasculaire [30] [31] et
surtout ralentir l’adaptation des muscles à l’exercice physique
[32] [33].
- Comme pour la taurine, la consommation de produits animaux a diminué
les besoins de l’être humain en acide urique, une substance nocive en
excès et présente en abondance dans les produits animaux. L’enzyme qui
fabrique l’acide urique dans l’organisme, la xanthine oxydase, est
devenue moins active avec le temps [34] pour être aujourd’hui 12 fois
moins active que chez un herbivore comme la vache [35].
- L’homme est également dépendant des apports alimentaires en
vitamine B12 alors que les herbivores comme les moutons peuvent la
synthétiser dans leur organisme à partir du cobalt [36] [37].
- L’être humain est capable de synthétiser la créatine dans son
organisme, une substance nécessaire pour fournir de l’énergie aux
muscles lors des efforts de courte durée et de haute intensité. Mais on
estime aujourd’hui que cette substance est semi-essentielle : pour
couvrir nos besoins, 50 % de la créatine doit être apporté par
l’alimentation. Les végétariens (et a fortiori les végétaliens) ont des
niveaux sanguins de créatine anormalement bas [38] [39]. De plus,
lorsqu’on supplémente des omnivores et des végétariens avec de petites
doses de créatine, ces derniers voient une amélioration de leurs
performances intellectuelles en ce qui concerne notamment la mémoire de
travail (le cerveau utilise aussi la créatine pour fonctionner), alors
que cette supplémentation n’a pas d’effet chez les omnivores qui ont
déjà des taux normaux de créatine [40] [41].
En définitive, l’appellation « omnivore » correspond bien à l’être
humain : aucun animal ne peut se vanter d’une telle capacité
d’adaptation à son environnement et notre alimentation a toujours été
constituée d’un mélange d’aliments d’origine animale et végétale. Si
l’on conçoit que l’homme n’a jamais été végétarien, comment se fait-il
qu’on entende régulièrement qu’une alimentation végétarienne est
meilleure pour la santé ? Est-ce la réalité ?
La science du végétarisme
Les études qui visent à observer la santé des végétariens se déroulent
comme suit : pour commencer, les chercheurs recrutent un très grand
panel d’omnivores et de végétariens (des milliers ou des dizaines de
milliers de personnes). Ensuite ils leur demandent régulièrement et
pendant plusieurs années ce qu’ils mangent, leur posent des questions
sur leur mode de vie et observent l’évolution de leur état de santé.
Au bout de plusieurs années, ils analysent les résultats grâce à de
puissants ordinateurs et essayent d’éliminer les facteurs dits
« confondants » qui peuvent fausser les résultats. Exemple de facteur
confondant : un participant qui vit dans une région ensoleillée reçoit
plus de vitamine D que quelqu’un qui vit dans une région nordique, ce
qui lui confère naturellement des bienfaits sur sa santé osseuse. Autre
exemple : les personnes qui fument ont un risque de cancer nettement
plus élevé sans que cela soit nécessairement la faute de leur
alimentation, etc. Les éléments importants à retenir sont que :
- Les végétariens sont des personnes particulièrement conscientes
de leur santé. En moyenne, elles font plus attention à leur mode de vie,
fument moins et font plus de sport que les omnivores. Il s’agit d’un
biais très important, quasiment impossible à éliminer lors des analyses
statistiques, car il est intrinsèque au choix des participants de
l’étude.
- De même, comme les végétariens mangent moins de produits animaux,
ils mangent plus de végétaux dont on connaît bien les bienfaits pour la
santé. Il s’agit là aussi d’un biais très difficile à éliminer.
- La viande consommée aujourd'hui par les omnivores est fréquemment
transformée (charcuteries, plats préparés) et contient donc beaucoup de
sel et de produits néfastes (additifs toxiques).
- La viande consommée par les omnivores est majoritairement issue
d’élevages intensifs dans lesquels les animaux sont bourrés
d’antibiotiques et nourris aux céréales riches en acides gras oméga-6
inflammatoires, comme l’acide arachidonique, qui augmentent nettement le
risque de cancer et de maladies cardiaques. Cela contrairement à
l'alimentation normale des bovins qui est de brouter de l'herbe, ou à
celle des volailles qui est de picorer des vers de terre, des escargots,
des plantes surtout sous forme de feuilles, racines, graines, mais très
peu ou jamais de céréales. Ainsi, le poulet « élevé au grain » est-il
un contresens.
Mais avant le début de l’agriculture, à l'époque de la pierre taillée
(Paléolithique), c'est-à-dire entre 3 millions d'années et 12 000 ans
avant J-C, jamais l’homme ne mangeait de charcuteries, jamais il ne
mangeait de sel et jamais il ne mangeait d’animaux d’élevage malades. Or
on sait maintenant avec certitude que l’excès de sel associé à une
faible consommation de végétaux est la cause majeure de l’hypertension
artérielle [42], qui augmente en retour de manière très importante le
risque de crise cardiaque [43] et d’accident vasculaire cérébral [44].
Dès lors, on peut s’attendre, avant même d’avoir lu la moindre étude, à
ce que le régime végétarien, sans viandes modernes et avec plus de
fruits et légumes soit meilleur pour la santé. C'est ce que constatent
les études sur les végétariens et les végétaliens [45].
Mais ces avantages du régime végétarien ne tiennent pas à l'absence en
soi de viande, mais à l'absence des produits nocifs en général associés à
la viande, ainsi qu'à la mauvaise qualité de la viande actuellement
consommée.
Pour faire une comparaison, imaginons une ville où la circulation
automobile et la pollution sont telles que les personnes qui vont à pied
meurent plus vite que les personnes qui restent confinées chez elles.
Cela prouve-t-il que la marche à pied est mauvaise pour la santé ? Non
bien sûr.
La marche à pied reste une activité fortement favorable à l'être humain.
Mais encore faut-il qu'elle se fasse dans un cadre naturel…
Regardons maintenant d’encore un peu plus près les effets du régime végétarien.
Les vrais effets d’un régime végétarien
En 1999, une collaboration entre des chercheurs américains, anglais,
allemands et néo-zélandais, a passé au crible toutes les études connues
sur le lien entre végétarisme et santé.
En regroupant 5 études, ils ont pu établir que, comparativement à un
régime omnivore classique, être végétarien diminue la mortalité
cardiovasculaire de 34 % et être végétalien diminue la mortalité
cardiovasculaire de 26 %. La moins bonne santé des végétaliens
s’expliquerait par des déficits fréquents en vitamine B12 et en zinc
[46], mais aussi probablement des déficits en acides gras oméga-3 à
longue chaîne, uniquement retrouvés dans les graisses animales.
Logiquement, les chercheurs constatent aussi que les personnes qui ne
mangent de la viande que de manière occasionnelle ont un risque de
mortalité cardiovasculaire diminué de 20 %. Mais qu’en est-il de la
consommation de poisson ? Pour les personnes qui mangent régulièrement
du poisson, mais pas de viande, les chercheurs trouvent une mortalité
diminuée de 34 %, exactement comme les végétariens [47]. Dès lors, cela
signifie donc que ce ne sont pas les protéines animales elles-mêmes qui
sont nocives, mais certaines d’entre elles seulement.
Concernant les autres causes de mortalité, les chercheurs concluent : «
Il
n’y a aucune différence significative entre les végétariens et les
non-végétariens en ce qui concerne la mortalité par accident vasculaire
cérébral, cancer de l’estomac, cancer du côlon, cancer du poumon, cancer
du sein, cancer de la prostate, ou toutes les autres causes combinées. »
En ce qui concerne la mortalité cardiovasculaire, la plupart des études
montrent donc que les bénéfices de l’alimentation végétarienne sont
simplement dûs à une meilleure hygiène de vie des végétariens. Mais dans
toutes ces études, on ne parle que de deux maladies : les maladies
cardiaques et les cancers, car on sait que ces maladies sont les
premières causes de mortalité dans les pays riches. Qu’en est-il du
risque de maladies non mortelles comme les maladies auto-immunes ? Très
peu d’études se sont penchées sur cette question, mais la dernière en
date a montré que les végétariens avaient plus de risques de maladies
auto-immunes de la glande thyroïde [48]. Et cela est parfaitement
logique ! Car les végétariens et les végétaliens ont tendance à manger
beaucoup plus de céréales riches en gluten, qui transforme l’intestin en
passoire et joue le rôle de déclencheur des maladies auto-immunes. Ces
maladies ne tuent pas, mais rendent le quotidien pénible et obligent à
prendre des médicaments, généralement à vie.
Le poisson, meilleur pour la santé que la viande ?
Le dernier point qui interpelle est celui-ci : comment expliquer que les
études sur les végétariens montrent que les protéines du poisson ne
sont pas nocives pour la santé, mais que les protéines de la viande le
sont ? Il s’agit pourtant de deux produits animaux. L’explication la
plus simple et la plus rationnelle est la suivante : les poissons
étaient, jusqu’il y a quelques années, majoritairement issus de la
pêche, il s’agissait d’un produit naturel et non transformé. Si la
mortalité des personnes qui mangent du poisson n’augmentait pas, c’est
parce que ce ne sont pas les protéines animales qui sont dangereuses
pour la santé, mais leur qualité et leur source.
Mais ces études sont vieilles de plusieurs années ou dizaines d’années
et, depuis, la pollution grandissante des océans et la consommation de
plus en plus forte de poissons d’élevage, bourrés d’antibiotiques,
entassés dans des bassins sans pouvoir nager et nourris avec des
farines, annonce d’ores et déjà le résultat des prochaines études à
venir sur le végétarisme : le régime alimentaire végétarien va
apparaître de plus en plus sain dans les études scientifiques au fil des
années. Non pas parce qu’il est plus adapté à l’homme, mais parce que
nous sommes inadaptés aux viandes et aux poissons modernes, produits de
la chimie industrielle. Pour préserver sa santé il est donc
indispensable de privilégier la consommation de poissons sauvages pêchés
et de fuir les viandes issues d’élevages intensifs pour préférer des
viandes issues de l’agriculture biologique où la qualité de
l’alimentation permet d’obtenir des produits de qualité correcte.
Quand on n’a pas l’argent pour manger bio
Soyons clairs : tout le monde n’a pas les moyens de manger de la viande
bio. Si c’est votre cas, faites comme moi : diminuez votre consommation
pour privilégier la qualité de manière plus occasionnelle. Pensez aussi
aux œufs dont le coût est encore faible. Ou achetez des poules si vous
avez un petit jardin.
Si vous éprouvez de réelles difficultés financières, adopter une
alimentation végétarienne est une bonne solution ; à condition de
limiter fortement votre consommation de céréales contenant du gluten et
de produits laitiers afin de vous protéger des maladies chroniques non
mortelles comme les maladies auto-immunes, l’arthrose et bien d’autres.
Et le bien-être animal ?
Je ne pense pas que tous les omnivores soient des brutes sans cœur. Qui
peut cautionner le système d'élevage moderne des porcs, des vaches et
des poules dans des conditions inacceptables, et l’abattage dans des
conditions immorales ? Qui peut donc cautionner ce système qui ne
respecte pas la vie et qui met ensuite à notre disposition des viandes
toxiques ? Quel que soit notre régime alimentaire, cela devrait nous
révolter.
Presque inexistant en Europe, on voit aux Etats-Unis un grand mouvement
de consommateurs qui n'acceptent plus d'acheter que de la viande
d'animaux ayant grandi dans des conditions normales : prairie pour les
bovins, élevage en liberté pour les poules, poissons sauvages.
Comme dit plus haut, cela oblige à privilégier, parfois fortement, la
qualité sur la quantité. Mais c'est à ce prix que nous pourrons,
collectivement, faire cesser le système barbare des élevages
industriels.
Julien Venesson
Note de Jean-Marc Dupuis
Si cet article vous a intéressé, vous pouvez comme je l'ai dit en-haut
vous procurer le livre de Julien Venesson en librairie ou sur Internet.
Nous consacrons également un dossier à ce sujet dans le prochain
Alternatif-Bien-Être. Vous le recevrez
si vous vous abonnez aujourd'hui en allant ici.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis